Une maison passive est une construction dont les niveaux de consommation sont réduits au minimum et qui peut même se passer de chauffage. Les maisons passives font l'objet d'une certification européenne, le « Passivhauss », qui établit certains critères en matière de besoin de chauffage, d'étanchéité et de consommation d'énergie primaire.

Une maison autonome, quant à elle, n'est raccordée à aucun réseau d'approvisionnement (électricité, gaz, eau).

Pourquoi faire construire une maison écologique passive ? Comment fonctionne la production d'énergie dans une maison autonome ? De quelle isolation bénéficie une maison passive ?

Pourquoi faire construire une maison écologique passive ?

Construire une maison passive est le moyen de respecter vos engagements écologiques tout en bénéficiant d'un confort optimal. En construisant une maison écologique passive, vous faites le choix d'utiliser des matériaux peu polluants, à faible impact sur l'environnement.

Si le coût de la conception d'une maison passive est plus élevé que celui d'une construction classique, le coût de votre facture énergétique sera nettement revu à la baisse. En effet, une maison répondant aux critères de la passivhaus vous assure une consommation en énergie fossile quasi nulle même en hiver.

Un coût initial plus élevé, mais un retour sur investissement positif

Le coût d'une maison passive neuve est plus élevé qu'une maison individuelle classique. Ce surcoût s'explique par les éléments suivants :

  • La dépense liée aux études thermiques ;
  • Les spécificités de l'isolation ;
  • Les menuiseries passives (triple vitrage) ;
  • La VMC (ventilation mécanique contrôlée) double flux ;
  • Le cas échéant, l'installation d'équipement comme une toiture végétalisée ;
  • Une domotique performante.

Les pouvoirs publics ont toutefois prévu des aides pour les ménages éligibles : prêt à taux zéro (PTZ), MaPrimeRenov, etc.

De plus, une maison passive est très performante en termes de fonctionnement. Grâce à des économies d'énergie substantielles, le surcoût à l'achat ou à la rénovation sera amorti bien avant la fin de l'occupation de la maison. L'avantage est d'ailleurs croissant avec l'augmentation générale des prix de l'énergie.

Et cerise sur le gâteau, une maison passive aura une valeur supérieure aux maisons classiques au moment de la revente.

Economies d'énergie

La garantie de la performance énergétique

Il est recommandé de mettre en place 5 équipements pour construire un habitat passif :

  • La VMC double flux, indispensable pour une bonne circulation de l'air ;
  • Un chauffe-eau solaire individuel ;
  • Des puits climatiques hydrauliques contre l'humidité ;
  • Un triple vitrage pour utiliser au maximum les apports solaires par les fenêtres ;
  • Un récupérateur de chaleur sur douche pour recycler la chaleur émise.

Par ailleurs, cette maison écologique requiert le respect de certaines règles par les constructeurs :

  • Des sources de chaleur diversifiées, c'est-à-dire différents endroits de lumière ;
  • L'utilisation de matériaux durables comme la paille, le bois, le chanvre, la brique en terre cuite ;
  • Une bonne épaisseur de l'isolation ;
  • Réduire les ponts thermiques en cas de rupture de l'ossature entre les murs de séparation des pièces de la maison et entre les étages.

Réduire son empreinte carbone tout en améliorant son confort

Grâce à une isolation thermique performante, à l'efficacité du système de distribution d'air et à une bonne étanchéité, la consommation d'énergie est réduite au minimum. La maison passive utilise l'énergie solaire et les sources de chaleur internes produites par les occupants et leurs équipements, de même que les sources de chaleur recyclables.

Très peu énergivore, la maison passive offre ainsi à ses habitants une température ambiante douce tout au long de l'année.

À cet égard, une étude de la Maison passive (PDF) réalisée en 2016-2017 auprès de 50 utilisateurs donne des résultats très favorables :

  • Le taux de satisfaction globale est de 96 % ;
  • 74 % des sondés considèrent leur maison « très confortable » au niveau thermique, acoustique et du point de vue de l'hygiène (bon renouvellement de l'air qui évite la prolifération de microbes et de virus).

La production d’énergie dans une maison autonome

La maison autonome, ou maison autosuffisante n'est en général reliée à aucun réseau d'approvisionnement. La maison autonome est en mesure de fournir :

  • L'électricité pour l'éclairage et l'utilisation des appareils électriques ;
  • La chaleur pour le chauffage et la production d'eau chaude ;
  • L'eau potable.

L'utilisation d'énergies renouvelables

Le principe de la maison autonome est d'utiliser les énergies renouvelables : énergies solaire, éolienne et hydraulique notamment.

Cette performance requiert l'utilisation d'installations spécifiques. Plusieurs options de production d'énergie verte sont toutefois possibles selon l'exposition, l'emplacement de la maison et le climat de la région. Retenons les solutions suivantes :

  • L'éolienne domestique : rentable pour un bâtiment collectif, cette solution est beaucoup moins intéressante pour une maison individuelle ;
  • La turbine hydroélectrique : cette solution nécessite la proximité d’un cours d'eau ;
  • Les panneaux solaires : cette source d'énergie est la plus simple à mettre en œuvre et la plus avantageuse sur un plan économique. L'inconvénient de cette énergie est le stockage de l'électricité grâce à des batteries et la moindre production selon la saison et la latitude.
Installation de panneaux solaires

Les autres solutions durables

Le bois est une solution intéressante pour gagner en autonomie. Cette énergie se décline sous plusieurs formes :

  • La chaudière à granulés de bois. Le principe de fonctionnement est le même qu'une chaudière au fioul. Elle assure le chauffage des pièces et la production de l'eau chaude sanitaire.
  • Le poêle à bois à accumulation ou à restitution lente de chaleur. Le principe est le stockage de la chaleur dans la masse du poêle pour être restituée ensuite.
  • Le poêle à granulés hydro. Son fonctionnement est similaire à celui d'une chaudière. La chaleur issue de la combustion des pellets est transmise à l'eau grâce à un échangeur de chaleur. L'eau est acheminée vers les radiateurs au moyen d'une pompe.

D'autres solutions peuvent être utilisées pour renforcer son autonomie énergétique :

  • La pompe à chaleur : celle-ci utilise les calories de l'air extérieur pour alimenter les radiateurs ou un plancher chauffant. Pour une autonomie totale, la PAC nécessite l'installation de panneaux solaires.
  • La géothermie : cette dernière produit de l'énergie en fonction de la chaleur puisée dans le sol. Selon les calories obtenues, l'eau chaude peut être utilisée pour le chauffage, la climatisation ou pour la production d'électricité.

L'isolation dans une maison passive

Les caractéristiques générales de l'isolation

L'isolation thermique est l'élément central dans une maison passive. Cette dernière doit répondre à certains critères :

  • Réduire les déperditions de chaleur. Cela signifie notamment une excellente isolation de l'enveloppe de la maison (toiture, sol, murs, fenêtre, etc.). Par exemple, l'isolation des fenêtres (triple vitrage et verre à faible émissivité) est importante de même que de leur châssis pour éviter les ponts thermiques. Le label de bâtiment passif fixe à ce titre un maximum de consommation de 15 kWh par m² en chauffage par an.
  • Limiter les transferts de chaleur. Contrairement à une maison traditionnelle, l'isolation d'une maison passive permet de maintenir la température des murs intérieurs proche de la température ambiante de la maison.
  • Éviter la condensation et les moisissures. Cela s'obtient notamment par une ventilation par une VMC double flux.
Construction maison passive

Les techniques d'isolation

Dans une maison passive, l'isolation par l'extérieur est privilégiée. Elle permet de renforcer l'inertie thermique de l'habitation, la régulation de la chaleur et de l'humidité. Elle favorise aussi un meilleur déphasage (restitution la nuit des calories stockées par les murs en journée).

Pour que l'isolation soit optimale, les matériaux isolants seront choisis selon les critères suivants :

  • Une bonne propriété isolante qui conserve la chaleur ;
  • Un faible rayonnement pour éviter la transmission de la chaleur ;
  • Une bonne résistance thermique (étanchéité) avec un matériau qui réduit le passage du flux de chaleur.

Il existe plusieurs grandes familles d'isolants :

  • Les isolants minéraux comme la laine de roche ;
  • Les isolants synthétiques comme le polystyrène ;
  • Les isolants biosourcés d'origine végétale (comme la laine de bois ou la laine de chanvre, le lin), animale (comme la laine de mouton) ou issus du recyclage comme la ouate de cellulose provenant du recyclage du papier.

Les constructeurs de maisons passives privilégient en général des matériaux naturels qui possèdent de bonnes propriétés d'isolation tout en étant écologiques.

Ainsi, le choix d'une maison passive s'inscrit dans un projet de vie : on souhaite habiter dans une maison écologique et saine pour le bien-être des occupants. La maison passive réduit aussi la dépendance aux réseaux de viabilité publique (gaz, électricité) et s'inscrit dans un projet d'habitat durable.